(ETX Daily Up) - On sait tous que demain nous devrons manger moins de viande puisque l'élevage est responsable d'environ 15% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Ce qu'on sait moins, c'est que d'autres aliments de base seront de facto moins présents dans notre alimentation à cause de la sécheresse et des épisodes pluvieux à répétition. C'est le cas des pâtes, du riz, des fruits, des légumes et même du café !
Le riz
De l'arsenic dans le riz. Ceci n'est pas une fiction, mais un potentiel scénario pouvant devenir réalité sous l'effet de la hausse des températures. Publiée dans la revue Nature Communications, une étude scientifique avait démontré en 2019 qu'une concentration atmosphérique en CO2 augmentait la teneur en arsenic, rejeté plus abondamment par les micro-organismes. Et à chaque fois qu'une rizière est irriguée, c'est autant d'arsenic qui se concentre dans les futurs grains à récolter. Voilà une vraie problématique quand on sait que le riz constitue la troisième plus grande production céréalière du monde. Qui plus est, on avait déjà détecté l'impact négatif du dérèglement climatique sur la composition nutritionnelle du riz. Des chercheurs américains s'étaient rendu compte que les teneurs en fer, en zinc mais aussi en vitamines (B9, B1, B2 et B5) étaient amoindries dans un environnement distinctif pour sa concentration en dioxyde de carbone. C'est un peu aussi le serpent qui se mord la queue puisque la production de riz engendre entre 9 et 11% des émissions mondiales de méthane...
Les pâtes (au blé)
Demain, mangera-t-on des pâtes au sorgho ou aux pois chiches plutôt qu'au blé dur ? La question se pose véritablement quand le Syndicat des industriels fabricants de pâtes alimentaires de France alerte sur les dangers du dérèglement climatique. La sécheresse et la succession d'épisodes pluvieux ravagent en effet les champs de blé dur, indispensable à la confection des pennes et autres macaronis. En août dernier, la filière avait indiqué que la sécheresse qui avait fait suffoquer le Canada cet été - où les deux tiers du commerce mondial du blé dur se réalise, conduirait à une baisse de 32% de la récolte par rapport à la moyenne de ces cinq dernières années. Et ce n'est pas l'unique souci. La qualité du blé peut aussi être affectée avec une baisse de la teneur en protéines et en amidon, rendant quasiment impossible la production de pâtes ! Et l'on ne pourrait plus manger non plus les autres aliments fabriqués à partir de blé dur, à savoir la semoule et le boulgour.
Les légumes
Ah les belles aubergines grecques ou les grosses tomates siciliennes gorgées de soleil ! Profitez-en maintenant parce qu'avec le réchauffement climatique, la production des légumes - et notamment ceux cultivés dans le sud de l'Europe, est menacée. Si le scénario d'un réchauffement climatique se poursuit en l'état actuel, la récolte des légumes pourrait s'amenuiser de 31,5% dans le monde. Voilà le résultat (glaçant) d'une étude publiée par l'Académie américaine des sciences en 2018. Un air plus chaud et une réduction des ressources en eau ne favoriseraient pas la culture de nos courgettes, tomates et autres légumes. Cette étude est on ne peut plus sérieuse puisque les chercheurs avaient passé au crible 174 conclusions scientifiques à propos de l'impact du dérèglement climatique sur les légumes et leur contenu nutritif depuis 1975. Les productions d'une grande partie de l'Afrique mais aussi d'Asie du sud sont sérieusement mises en péril.
Les fruits
Des pommes moins colorées, des cerises qui se dédoublent, des fraises déformées... Une hausse des températures impacte aussi la production fruitière. D'après GIS Fruits qui accompagne la filière française dans son développement économique et l'aide à s'adapter au changement climatique, le calendrier des saisons risque d'être chamboulé avec des fruits à pépin et à noyau arrivant à maturité plus tôt que par le passé. La floraison des arbres fruitiers serait aussi davantage irrégulière. Un climat plus chaud mais aussi le delta réduit entre les températures affichées le jour et celles de la nuit sont parmi les principales raisons de ce futur scénario. Il y a tout de même un côté positif : les fruits d'été seront plus sucrés et donc meilleurs à l'avenir...
Le café
Outre sa production, c'est aussi son goût qui subirait les effets néfastes du réchauffement climatique. Des chercheurs américains ont démontré en octobre dernier que la qualité de notre petit kawa était sensible aux variables environnementales. Plus concrètement, l'exposition à la lumière plus intense des caféiers est néfaste pour les saveurs finales. Contrairement aux idées reçues, les arbres à café poussent sur des terres fraîches en altitude. Pour autant, ils craignent aussi le gel... Le café étant l'une des boissons les plus consommées, des scientifiques finlandais planchent sur une idée totalement nouvelle pour que nous puissions continuer à siroter notre expresso au bureau. Ils ont mis au point un café de laboratoire à partir de cellules végétales prélevées sur des feuilles de caféiers, comme pour la viande produite in vitro.
Nos aliments du quotidien menacés par le réchauffement climatique - LaDepeche.fr
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