La durée des luttes est la principale source d’économie d’aliment. Une brebis qui met bas deux mois après les premières du même lot consomme trois fois plus de concentré (entre 30 et 40 kg) que les autres en fin de gestation. Pour rappel, les durées de lutte préconisées sont les suivantes :
– lutte de printemps et d’été : 54 jours ou 14 jours avec béliers vasectomisés + 35 jours avec les béliers de lutte ;
– lutte d’automne : 35 jours.
Attention : si les brebis sont habituées à des durées de lutte plus longues, il est impératif de vérifier la répartition des mises-bas de la précédente lutte. Si moins de 80 % des brebis gestantes ont mis bas sur les deux premiers cycles sur les luttes de printemps, soit un mois, il faut raccourcir la durée progressivement sous peine de contre-performances.
Dans tous les cas, ne modifiez pas vos périodes de lutte sous peine de ne plus retrouver le même équilibre les années suivantes.
Alloter : toujours et encore !
C’est une des règles d’or en élevage ovin : constituer des lots d’animaux avec des besoins alimentaires équivalents afin d’adapter la ration au mieux et ne pas gaspiller d’aliment. Ainsi,
– retirer les brebis vides dès que les brebis du lot de gestantes sont complémentées en concentré pour une économie de 25 à 35 kg de concentré ;
– séparer les simples et les doubles en fin de gestation pour une économie de 4 à 6 kg de concentré par brebis qui portent un seul agneau ;
– séparer les simples et les doubles en lactation pour une économie de 20 à 25 kg de concentré chez les brebis qui allaitent un seul agneau ;
– séparer les brebis en début et fin de lactation pour une économie de 5 à 10 kg de concentré chez les brebis en fin de lactation.
Changer d’aliments ?
Les opportunités d’aliments moins chers restent peu courantes mais existent néanmoins. Par exemple, cela peut être le cas en cette fin mars des aliments complets pour brebis en remplacement d’une céréale et d’un complémentaire azoté. Le coût de la ration est diminué de l’ordre de 20 %. Pour calculer l’intérêt économique, il suffit de demander les valeurs UF et PDI des aliments complets à votre distributeur d’aliments et de comparer. Une attention particulière doit être portée aux aliments humides (pulpes surpressées, drêches humides…). Attention à bien ramené leur coût au kg de matière sèche pour les comparer aux aliments secs.
Ne pas prolonger les lactations
Pour les agneaux, le premier mois d’allaitement est déterminant. Tout se joue au cours de cette période, y compris les quantités de concentré qu’ils consomment jusqu’à l’abattage. Il est donc primordial de bien alimenter les brebis au cours de cette période au risque de distribuer encore plus de concentré aux agneaux. Par contre, prolonger la lactation des brebis en bergerie au-delà de 70 jours n’apparaît pas judicieux compte tenu du contexte de prix des aliments. Il n’y a pas d’économie notable de concentré à attendre chez les agneaux et il faut continuer à alimenter les brebis.
Pas de nourrisseur aux agneaux allaités à l’herbe
Si les agneaux disposent de suffisamment de lait, la complémentation sous la mère n’est pas indispensable. L’économie se situe entre 15 à 25 kg d’aliment concentré par agneau avec des croissances peu affectées à condition que les brebis soient laitières et présentent un état corporel correct. Dans le cas contraire, il est préférable d’apporter une complémentation. Par contre, sans nourrisseur à l’herbe, la transition des agneaux lors de la rentrée en bergerie sera plus longue.
Diminuer la taille du troupeau ?
Dans certaines situations, il peut être envisagé de diminuer le chargement pour gagner en autonomie. Au préalable, il faut bien calculer les gains possibles car sur des exploitations à potentiel agronomique limité, le « gagne-pain » restera son nombre de brebis en production.
Cependant si vous envisagez de diminuer la taille de votre troupeau, il est vivement conseillé de ne pas diminuer le taux d’agnelles de renouvellement. Les brebis de réforme se vendent bien et il vaut mieux être un peu plus sévère sur les réformes. Sinon, votre troupeau va vieillir, devenir moins productif et il sera plus compliqué d’augmenter la taille du troupeau dans l’avenir.
Engrais : pas de regret
Les cours des engrais azotés et leur faible disponibilité actuelle sur le marché limitent considérablement les achats. Le principal risque est de manquer de stocks si le printemps n’est pas favorable à la pousse de l’herbe sur les prairies à base de graminées. Sous réserve que vous puissiez encore en trouver, sachez qu’avec de l’engrais azoté à 1300 € la tonne, la tonne de matière sèche de foin récolté en plus coûte 100 € la tonne. Pour l’avenir, le rééquilibrage des sols en amendements calciques, en phosphore et potasse est un levier à privilégier pour améliorer la production de fourrages.
Institut de l’Elevage
Garder le cap malgré le prix des aliments en élevage ovin viande - Le Sillon Belge
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