Les requins seraient utilisés dans la production d’aliments pour animaux de compagnie. Mais le consommateur ne le sait pas, la législation n’imposant pas une transparence totale sur les ingrédients présents dans ces produits qui ne sont pas destinés à la consommation humaine.
Au lendemain d’un rapport accablant sur le commerce de requin en Europe, le Vieux Continent étant un grand exportateur en Asie d’ailerons de requins, une étude publiée dans la revue Frontiers in Marine Science le 4 mars 2022, en rajoute une couche. À l’insu des personnes ayant un animal domestique, du requin se glisserait dans la composition des aliments qu’ils achètent pour Médor et Minou.
De l’ADN de requin dans des produits pour animaux
Ian French et Benjamin J. Wainwright, chercheurs de l’Université nationale de Singapour, ont analysé 45 produits alimentaires pour animaux de 16 marques différentes pour les animaux de compagnie à Singapour(1).
Ils se sont intéressés à la composition de ces produits présentés comme contenant du « poisson » ou des « produits de la mer », sans plus de précisions. Aucune obligation de transparence n’est en effet prévue pour ce type d’aliments qui ne sont pas consommés par les humains.
Grâce à ce qu’on appelle le « code-barres ADN », qui est une forme d’analyse permettant d’identifier la présence de l’ADN d’une espèce donnée dans des produits transformés, ils ont confirmé la présence de viande de requin dans les produits analysés. Du moins, dans environ un tiers d’entre eux (31 %)… et ce alors que le consommateur n’est pas au courant.
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Plus de transparence sur les produits pour que le consommateur puisse choisir
Les types de requin les plus communs dans les aliments pour animaux seraient les suivants, selon les chercheurs (le code-barres ADN permettant d’identifier exactement l’espèce) : le requin soyeux (Carcharhinus falciformis) et le requin de récif à pointe blanche (Triaenodon obesus). Or, ces deux espèces sont catégorisées comme « vulnérables » par l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature).
D’une manière générale, les requins sont fortement menacés, notamment par la surpêche et les techniques de pêche non discriminantes. Au point que leur population a chuté de 70 % durant les 50 dernières années, soulignent les chercheurs dans leur article.
Ils demandent que la législation évolue et que les industriels soient obligés de préciser l’origine et les espèces utilisées dans la production des produits pour animaux. Afin que le consommateur puisse choisir en toute connaissance de cause, et donc préférer des produits plus respectueux de la faune et la flore maritimes.
Illustration bannière : Quoi du requin dans ma pâtée ? – © Daria Bondina
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