Pendant 51 jours, le confinement imposé par l'épidémie de Covid-19 a bouleversé le quotidien des Français, à commencer par nos habitudes alimentaires : alimentation moins équilibrée, plus de grignotage, davantage de fait-maison… De nombreuses études ont ainsi démontré que les régimes alimentaires étaient moins équilibrés pendant cette période, avec des conséquences peut-être importantes sur notre santé. Une étude récente menée par des chercheurs de l’École polytechnique fédérale de Lausanne et de l’Université de Fribourg confirme qu’alors que nous passions des jours dans nos logements, nous rêvions de consommer des aliments réconfortants très riches en calories… et le faisions (très) probablement.
Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont exploité des données de traçage numérique à grande échelle via l’outil Google Trends afin d’analyser l’évolution de l’intérêt alimentaire dans dix-huit pays. Plus précisément, ils ont noté les recherches les plus populaires concernant près de 1 500 aliments (par exemple pain, pizza, tartes) ainsi que les moyens d’accès à la nourriture (par exemple restaurant, recette). « Nous avons observé une augmentation globale de notre intérêt pour la nourriture, alors que notre mobilité était considérablement réduite et que nous commencions à passer plus de temps à notre domicile. », explique Kristina Gligorić, principale autrice de l’étude publiée dans Nature Communications.
Beaucoup d’adeptes du cake à la banane pendant le premier confinement
L’équipe scientifique a notamment constaté que cette augmentation était plus marquée et durait plus longtemps que pendant les fêtes de Noël et de Thanksgiving par exemple. Elle a également remarqué que cette augmentation était plus importante pour les aliments à base de glucides comme les pâtisseries, les tartes, les pains ordinaires et le cake aux bananes : la star de la pandémie ! « Cette étude vient compléter une littérature qui avait déjà commencé à analyser les comportements en matière de santé et de nutrition avant le COVID-19. », ajoute-t-elle. Les chercheurs ont suivi des données tout au long de l’année 2020 et ont découvert une différence intéressante entre la première et la deuxième vague de COVID-19.
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Ainsi, ils ont constaté que, pendant la deuxième vague, les répercussions sur l’intérêt alimentaire étaient beaucoup moins importantes même si les restrictions en matière de mobilité étaient toujours très sévères en décembre 2020. « On peut supposer que les gens disposaient déjà des recettes et n’avaient donc plus besoin de les rechercher. Il est possible aussi que la première vague de la pandémie ait été un tel choc que lorsque la deuxième vague est arrivée, les gens s’y étaient déjà habitués.», poursuit Kristina Gligorić. Attention toutefois : l’étude précise bien que rechercher un aliment ou une recette ne signifie pas nécessairement que l’aliment a été consommé par l’internaute. D’où l’intérêt de mener d’autres études pour explorer l’impact de ce phénomène.
Celles-ci consisteraient notamment à relier ces types de données de régimes alimentaires aux éventuelles conséquences cliniques sur la santé, notamment à l’obésité et au diabète. Une piste à explorer sérieusement au cas où des confinements se reproduisent pour diverses raisons : le COVID-19 mais aussi d’autres scénarios futurs où les gens pourraient se voir demander de passer plus de temps chez eux en raison de nouveaux virus ou d’événements météorologiques. « Les mesures qui sont appliquées ont des conséquences sur la mobilité des populations et pourraient en avoir sur les régimes alimentaires et les résultats de santé publique à long terme.», conclut Kristina Gligorić.
C'est prouvé : les aliments gras et sucrés ont eu la côte pendant le confinement - Version Femina
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