Le santé du futur passera par le microbiote. C’est en prenant en compte l’importance de l’axe intestin-cerveau que le groupe Unilever a décidé de nouer un partenariat avec Holobiome, une start-up américaine spécialisée dans le microbiote. Fondée en 2018, la jeune société dispose du Microbiome Atlas, un catalogue listant presque tous les micro-organismes intestinaux impactant la santé humaine. En jeu, le confort digestif, le système immunitaire, la résistance au stress… Unilever explique que les intestins abritent 70 % du système immunitaire et que 90 % de la sérotonine -qui module l’humeur- est produite à cet endroit. Holobiome a ainsi identifié les bactéries capables de communiquer avec le cerveau via des neuro-transmetteurs. Certaines peuvent émettre des composés « calmants », qui améliorent le bien-être mental.
Des premiers résultats fin 2022
L’objectif du partenariat entre le groupe britannique et la start-up est de déterminer quels ingrédients alimentaires vont impacter ces bactéries. En 2022, les deux acteurs vont se focaliser sur prébiotiques, des fibres et des polyphénols qui nourrissent ces micro-organismes d’intérêt. Des premiers résultats devraient tomber dès la fin de l’année. Le but à plus long terme est d’enrichir les aliments et boissons du groupe avec ces ingrédients. « 70 % des consommateurs se préoccupent des conséquences du stress et de l’anxiété sur leur santé. En même temps, ils sont à la recherche de produits alimentaires qui ont un impact positif sur leur bien-être mental et leur santé au sens large », précise Carla Holhorst, vice-présidente opérationnelle R&D aliments et boissons chez Unilever. Les recherches du partenariat permettront de formuler des nouveautés ou de repositionner certaines offres en produits potentiellement bons pour la santé mentale, bien que les allégations seront difficiles à obtenir.
Un point d'attention sur les additifs
Pour développer des aliments favorables à la santé, Unilever et les autres entreprises du secteur alimentaire peuvent aussi s’inspirer des travaux de l’Institut Cochin (Inserm/CNRS/Université de Paris). Pour sa dernière publication de novembre 2021 dans Gastroenterology, l’équipe de Benoît Chassaing a observé que la consommation pendant deux semaines de l’additif E466 (Carboxyméthylcellulose) modifie le microbiote intestinal. Cette consommation induit une diminution de la quantité de certaines espèces connues pour jouer un rôle bénéfique en santé humaine, telles que Faecalibacterium prausnitzii. Certains volontaires sains ont aussi présenté davantage de douleurs abdominales et ballonnements. « Nos résultats soulignent la nécessité d’études complémentaires sur cette classe d’additifs alimentaires, sur des échantillons plus larges et à plus long terme. Par ailleurs, nous souhaitons désormais mieux comprendre l’hétérogénéité des réponses aux carboxyméthylcelluloses entre les sujets. Pourquoi seulement certains individus développent des marqueurs inflammatoires à la suite de la consommation de ces additifs ? Certaines personnes sont-elles plus sensibles à certains additifs que d’autres ? Voici les questions auxquelles nous voulons répondre et pour lesquelles nous sommes en train de concevoir diverses approches », analyse Benoît Chassaing.
Unilever veut développer des aliments bons pour le microbiote - Process Alimentaire
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