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Sunday, January 23, 2022

À Toulouse, Florence Rigod met en scène les aliments pour les magnifier - Opinion Indépendante

Vous ne le savez peut-être pas, mais tout ce qui nous entoure en images culinaires est souvent mis en scène et imaginé par un.e "food stylist". Florence Rigod a aujourd'hui 44 ans. Dans sa vie, elle a vécu plusieurs expériences professionnelles. Mais celle qui la rend si heureuse aujourd’hui, c’est justement son métier de styliste culinaire. Elle exerce à temps plein depuis 2016.

Que ce soit pour des agences de publicité, de communication, des entreprises ou des maisons d’édition, ses clients sont très variés. Et pour chacun d’eux, son métier consiste à mettre en scène et magnifier les aliments pour des photos. "Le but, c’est qu’ils soient beaux et appétissants, et que l’on ait envie de les acheter", précise-t-elle à L’Opinion indépendante.  

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De graphiste au CAP cuisine

Avant de trouver sa voie, Florence Rigod a d’abord baigné dans un monde différent (et complémentaire) de ce qu’elle fait aujourd’hui. De 2000 à 2010, elle a été graphiste pour la marque de vêtement Teddy Smith. Pendant dix ans, elle s’est occupée de choisir, créer et utiliser des éléments graphiques pour en faire des objets de communication visuelle. En 2008, elle décide de se reconvertir dans une toute autre filière : celle de la cuisine.

Cette soudaine remise en question professionnelle n’est pourtant pas due au hasard. Depuis toujours, Florence Rigod est passionnée par la cuisine. Elle aime recevoir et préparer des plats. Elle prend alors son congé individuel de formation et part faire un CAP au Lycée hôtelier de Toulouse pendant huit mois. Mais ce n’est pas à cette occasion qu’elle se lance dans le stylisme culinaire.

Au début, je voulais ouvrir un restaurant. Mais pendant mon CAP, j’ai été confrontée à une réalité du métier qui ne me convenait pas", explique-t-elle.

Elle retourne alors chez Teddy Smith, avant de quitter définitivement son travail fin 2009. Si elle n’ouvre pas de restaurants, elle décide quand même de se lancer dans la cuisine jusqu’en 2016. Cheffe à domicile, cours de cuisine, food truck ou encore une chronique sur France Bleu, elle multiplie les expériences pour "rayonner et baigner dans le milieu", déclare-t-elle.

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Une première rencontre avec le métier en 2008 

En 2016, elle devient styliste culinaire à plein temps. Mais sa première rencontre avec le métier remonte à bien avant. Pendant sa formation, elle participe à l’émission diffusée sur M6 "Le dîner presque parfait" en 2008. Même chose en 2009 et 2010. "Et comme j’ai gagné plusieurs fois, on m’a proposé de faire un dossier cuisine pour le magazine de l’émission", explique Florence. Cette expérience l’a beaucoup marquée.

Le fait d’avoir le livre dans les mains, de réfléchir au concept et comment présenter les recettes, ça avait une dimension plus forte. Je ne mettais pas encore de nom dessus, mais ça ressemblait déjà à du stylisme culinaire", se remémore-t-elle.

"Et ce qui est fou dans ce métier, c’est qu’il correspond à beaucoup de facettes de ma personnalité. Quand j’étais en cuisine, le graphisme me manquait, et inversement. Aujourd’hui, allier ces deux passions m’a permis de trouver ma voie", affirme-t-elle.

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Un partenariat avec Leclerc dès 2010 

Sa première expérience professionnelle est ensuite venue fin 2010 grâce au photographe toulousain avec qui elle a travaillé pour le magazine de M6.

Il avait une commande de Leclerc pour photographier la décoration de table. Et il a fait appel à moi", se souvient Florence.

Depuis, elle travaille pour la marque de manière régulière, mais seulement pour mettre en valeur les produits typiques à l’Occitanie. "Depuis 2016 surtout, j’ai un ou deux catalogues à faire chaque mois en plus des autres clients", assure-t-elle. Elle se remémore alors l’émotion ressentie la première fois où elle a vu les photos dans le catalogue.

C’est comme ce jour où j’ai vu une petite-fille porter les habits que j’avais dessiné lorsque j’étais graphiste. Ça m’a rendu fière", avoue-t-elle.

Entre-temps, elle a aussi travaillé pour d’autres enseignes comme Centrakor, Milan, ou encore une marque de céréales bio et de bocaux en verre. 

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Les photographes, partenaires indispensables 

Si le métier semble se faire en "libéral", il demande surtout un bon réseautage. Ce dernier passe principalement par le photographe. D’où une certaine difficulté d’accès aux clients.

Ça reste un milieu fermé. On travaille souvent pour des agences de pub ou de communication. On peut leur envoyer des books, mais la plupart passent par les photographes", explique Florence.

Il arrive que certains photographes soient stylistes culinaires et inversement, ou que certain.es stylistes travaillent en entreprise, "mais c’est rare", avoue-t-elle. Le métier est par ailleurs peu répandu en France.

La majorité vient de Paris. À ma connaissance, nous ne sommes que deux stylistes permanentes à Toulouse", estime-t-elle.

Et c’est aussi un métier de l’ombre. Sur les photos, les stylistes ne sont jamais cités.

Mais ça ne me frustre pas du tout. Même en tant que graphiste, c’était le cas. Savoir que l’idée vient de moi, ça suffit à me rendre fière. Je n’ai pas besoin de renommée", assure la styliste.  

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Magnifier le produit par son décor 

Concrètement, le métier de styliste culinaire est double. Il y a d'abord le stylisme culinaire "pur'', où toute une partie est dédiée au décor pour mettre en valeur le produit.

Avant un shooting photo, il y a déjà un briefing avec l’équipe et notamment un moodboard et quelques photos pour déterminer l’ambiance. Elle peut être en bois, plutôt masculine, florale ou en mode café américain par exemple. Ça dépend de chaque client", explique Florence.

Ensuite, elle s’attèle à trouver les éléments demandés pour mettre en scène les produits le jour du shooting.

Trouver la bonne planche ou la jolie vaisselle, c'est la partie la plus agréable. Soit je fais avec ce que j’ai déjà, soit j’achète, soit je construis moi-même. Pour des fonds de photo en bois notamment", précise-t-elle.

Il arrive aussi que parfois, la nourriture ne soit qu’un prétexte pour mettre en valeur un produit.

Une fois, j’ai travaillé pour un catalogue de fêtes qui voulait présenter de la vaisselle jetable. Mais il fallait la styliser avec de la nourriture. Le but, c’était de la rendre jolie et vraie", admet la styliste.  

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Un côté "Mc Gyver" 

De l’autre côté, le/la styliste s’attache à la mise en beauté du produit en lui-même. "Lors des réunions, on me dit ce que je dois magnifier. Du foie gras, de la viande, du poisson etc.. Le client me montre l’échantillon et c’est à moi de faire des essais", détaille Florence. Un processus pas toujours facile selon la styliste.

Parfois, il faut rendre beaux des produits qui ne le sont pas visuellement, comme les tripes à la provençale", sourit-elle.

Certains aliments demandent aussi de s’adapter et d'anticiper les pièges.

Il faut toujours faire en sorte qu’un plat, ou qu’un ingrédient ne perde pas sa brillance, ou sa texture pour la photo. On doit éviter qu’une glace ne fonde trop vite pour le photographe, ou trouver un ingrédient visuellement identique au caramel pour le remplacer et éviter qu’il ne coule trop vite. Ou encore, remplacer des herbes ayant perdu leurs couleurs vives une fois le photographe installé", explique-t-elle.

Mais ce côté "Mc Gyver", c’est ce qu’elle aime le plus. "Il n’y a pas de méthodologie. On doit trouver les ressources. C’est drôle, c’est stimulant et toujours nouveau. Et ça fait appel à la créativité, comme pour un.e graphiste". 

Pas de formations spécifiques, mais un apprentissage sur le tas 

D’ailleurs, s’adapter, c’est le maître-mot du métier. Même si grâce à sa formation de graphiste, Florence Rigod retrouve des termes identiques dans celui de styliste culinaire, ces bagages peuvent se révéler insuffisants.

"Il faut savoir respecter les attentes du client. Certains veulent de la quantité, d’autres ne veulent pas de faux. Il y en a aussi qui souhaitent que ce soit leurs produits", explique la styliste. Certaines commandes sont parfois difficiles à réaliser.

Il faut que le produit ressemble exactement à la maquette. Une fois, je devais réaliser des vaguelettes sur une plaquette de beurre. J’ai dû en faire des milliers avant d’y arriver le jour J", se souvient Florence.

Une autre fois, c’était pour du fromage.

Il fallait la même taille pour l’olive, le brillant sur la tomate, la branche d’oignons et la vague de courgette. C’était compliqué", avoue-t-elle.

Mais pour la styliste, c’est par ces expériences qu’elle s’est formée. Actuellement, il n’existe pas de formations spécifiques à ce métier en France. "Et même s’il y en avait, elles seraient insuffisantes. Les situations sont tellement variées et aléatoires que l’on apprend sur le tas", conclut-elle ainsi.

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