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Sunday, March 13, 2022

Ces aliments dont le nom n’indique pas l’origine… - POSITIVR

Dans un contexte géopolitique où le boycott de produits fabriqués en Russie est utilisé comme moyen de pression pour tenter de peser dans le conflit opposant le Kremlin à l’Ukraine, mieux vaut ne pas se fier à la dénomination d’une recette ou d’un aliment pour les croire d’origine russe. De manière générale, sachez que l’alimentation est truffée de faux amis… 

Les cigarettes russes sont… belges

Cette recette à croquer, que l’on vient enfoncer dans une belle boule de glace, a été inventée par le fils du créateur de la marque belge Delacre, qui reprend les affaires familiales en 1906. Pierre Delacre décide de s’inspirer de la façon dont les Russes roulaient leurs cigarettes, c’est-à-dire en diagonale et non dans la longueur, pour intituler une recette de petits gâteaux de voyage.  

Le thé russe a plus de chance d’être… chinois

C’est l’autre boisson nationale en Russie. Pourtant, si l’on cultive bien des champs de thé sur les rives de la mer Noire, dans les montagnes de Sotchi, la recette du “russian tea” ne comprend pas nécessairement l’utilisation d’une production nationale. Ce thé noir est bien souvent produit en Chine. La culture du pays du Kremlin pour le thé s’est en effet forgée à travers cette variété débarquée au XIXe siècle. D’après l’Alimentarium, le très instructif musée de l’alimentation basé à Vevey en Suisse, la population apprécie le goût corsé du thé noir, et laisse fondre une cuillère de sucre, sinon de confiture, dans la bouche avant de siroter une tasse. Le thé russe parfumé à la bergamote n’a été inventé que plusieurs années après, afin de séduire les amateurs de Earl Grey. 

Le chou de Bruxelles n’est pas vraiment… bruxellois

Selon Interfel, l’association qui vante les bienfaits des fruits et légumes frais, le légume a été inventé non pas dans la capitale belge, mais dans une commune limitrophe, à savoir Saint-Gilles. La journaliste du Monde, Camille Labro, révélait d’ailleurs en décembre dernier que les bourgeons qui naissent le long d’une épaisse tige ont adopté leur nom lorsqu’ils sont arrivés en région parisienne en 1815. C’est la culture verticale de cette espèce, développée au XVIIIe siècle, qui a suscité de l’intérêt. On dit même que ce serait un dérivé d’un chou en provenance de Milan. Le chou de Bruxelles se cultive partout, et même au Japon ou aux Pays-Bas, où des hybrides ont été cultivés pour être plantés au Canada, révèle l’Encyclopédie canadienne. 

Le melon charentais est… charentais et d’ailleurs

Il peut être charentais, mais aussi espagnol, marocain, sénégalais… La cucurbitacée est rarement originaire de la Charente. Son origine n’indique pas en réalité son lieu de production. Il s’agit plutôt d’un type de melons, pour désigner ceux à chair orange. D’ailleurs, le légume aurait fait sa première apparition sur le continent africain. D’après l’association professionnelle Melon, les Égyptiens l’auraient cultivé, tout comme les Grecs et les Romains. Certaines productions de melons sont toutefois bien protégées : c’est le cas des melons de Haut-Poitou, du Quercy et de la Guadeloupe, qui bénéficient d’une Indication géographique protégée. Le melon de Cavaillon, lui, l’attend toujours… 

Le petit-suisse est… mi-normand, mi-picard

Rassurez-vous, il y a bien des petits-suisses de l’autre côté des Alpes. Pour autant, nos voisins helvètes ne peuvent toutefois pas revendiquer la paternité de ce dessert à base de lait frais et enrichi en crème fraîche. La recette aurait été conçue dans le Pays de Bray, à Villers-sur-Auchy, à la frontière entre la Normandie et la Picardie. Au XIXe siècle, une certaine Sophie-Julie Bourdet, qui travaille dans une ferme, suit les conseils d’un vacher originaire du canton de Vaud, en Suisse, et ajoute de la crème avant de cailler le lait. “Le fils de Charles Gervais, Jules Charles, était en nourrice chez les Bourdet. Il a pu aussi entendre parler des petits-suisses par Ferdinand Gervais, alors maire de la commune de 1850 à 1854”, a raconté à France 3 Hauts-de-France Guillaume Bernardin, conseiller municipal à Villers-sur-Auchy. Voilà comment le petit-suisse est né et est devenu l’emblématique recette de l’entreprise Gervais.

(ETX Daily Up)

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