[Lauréat du Prix du Jury 2021 – Mairie de Saint-André-de-Cubzac] La nourriture que les élèves n’ont pas prise est présentée en bocaux réutilisables dans des armoires réfrigérées devant les écoles.
Objectif : zéro gaspillage alimentaire.
Dans les cantines scolaires, il reste toujours de la nourriture préparée que les élèves n’ont pas consommée. À Saint-André-de-Cubzac (Gironde, 12 553 habitants), près de six tonnes étaient ainsi gaspillées chaque année par les 1 100 demi-pensionnaires des cinq écoles. Depuis la loi «Egalim» du 30 octobre 2018*, les gestionnaires de restauration collective peuvent distribuer ces aliments, ce qui était jusque-là était interdit. Ce qui a donné l’idée à l’adjointe à l’éducation et responsable du projet, Laurence Pérou, d’installer sur le trottoir devant les écoles des armoires réfrigérantes, où est déposée la nourriture «reconditionnée» à disposition de tous.
Lorsque les enfants ont terminé de déjeuner, les plats sont mis dans des bocaux en verre et descendus en température, avant d’être placés dans les frigos. Les personnes qui le souhaitent se servent puis rapportent les bocaux vides — réutilisables à l’infini, ce qui évite tout déchet plastique. Après avoir craint l’impact de ce nouveau dispositif sur leur métier, les cuisinières l’ont facilement adopté ; il ne nécessite aucun geste technique, n’augmente pas leur temps de travail et leur apporte même des félicitations sur leur travail.
Et aujourd’hui ?
Quatre écoles sont équipées et la cinquième est en cours. Les frigos se sont révélés précieux avec le Covid, les cantines n’ayant pas le temps de réajuster le matin le nombre de repas servis en fonction du nombre d’élèves présents. Jusqu’à une cinquantaine de repas perdus par école… À l’échelon de la commune, 300 à 400 kilos sont donnés chaque mois. Une quarantaine de personnes utilisent les frigos partagés, certaines chaque jour. «Notre premier objectif était de ne rien jeter, tout en permettant aux plus nécessiteux de bénéficier d’une aide alimentaire sans être stigmatisés. Mais il arrive aussi que des parents pressés se servent lorsqu’ils viennent rechercher leur enfant», explique Laurence Pérou qui se réjouit tous les jours de cette initiative… En outre, la présence des frigos sur le trottoir incite les habitants à venir déposer toutes sortes de dons : vêtements, livres, vaisselle, papier peint, graines pour les oiseaux… «Nous avons ajouté des étagères et des boîtes à livres fabriquées par les enfants pour accompagner ces initiatives, précise Laurence Pérou. Nous réfléchissons maintenant à mieux organiser l’espace et à le rendre plus agréable, pour le transformer en mini-zone de dons et de réemploi». Une stagiaire, recrutée début 2022, est chargée de démarcher les professionnels de l’alimentation (boulangers, traiteurs…)pour qu’ils déposent leurs invendus dans les frigos, comme l’a fait spontanément un supermarché au moment de Noël.
Pas de responsabilité accrue pour la commune
La responsabilité de la commune s’arrête lorsqu’une personne récu- père un bocal dans le frigo.
Au cas où elle serait malade, le soir ou le lendemain, elle devrait prouver que la mairie a commis une faute aupa- ravant pour pouvoir l’incriminer.
« Il n’y a, en la matière, pas plus de risques qu’avec les déjeuners pris par les enfants à la cantine, explique Laurence Pérou. D’autant que le cir- cuit chaîne du froid/chaud est bien maîtrisé ».
À propos du projet
LANCEMENT : 2020 / PUBLIC : qui veut se sert…
PARTENAIRES : les cinq écoles de la commune
BUDGET : un frigo (1 000 euros) et une cellule de
refroidissement (3 000 à 5 000 euros) par école
CONTACT : Laurence Pérou : perou.l@wanadoo.fr
Thèmes abordés
Des «frigos partagés» pour les aliments non consommés des cantines scolaires - Gazette des communes
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