Drapeau tricolore, carte de France, coq français… ces symboles apparaissent à tout bout de champ sur les denrées alimentaires vendues en rayon. Une technique marketing efficace, à l’heure où les consommateurs sont de plus en plus à la recherche de produits locaux.
Mais ces derniers déchantent souvent quand ils s’aperçoivent que le produit n’est pas aussi français que prévu. Un exemple avec ce jambon présenté comme « cuisiné en France », avec un drapeau bleu-blanc-rouge, alors que la viande provient en réalité… d’Espagne (information précisée en petits caractères sous le numéro de lot) :
Le 4 octobre, députés et sénateurs se sont accordés pour interdire « tout symbole représentatif de la France » sur les emballages alimentaires lorsque les ingrédients primaires ne sont pas d’origine française. Sont notamment visés le drapeau français et la carte de France.
Des pratiques commerciales considérées comme trompeuses
Ces pratiques seront considérées comme trompeuses dans le cadre de l’article L. 121-4 du code de la consommation. Cette nouvelle disposition est inscrite dans la loi visant à protéger la rémunération des agriculteurs (pas encore publiée au Journal officiel).
Par « ingrédient primaire », il faut entendre « l’ingrédient entrant pour 50 % ou plus dans la composition d’une denrée ou le/les ingrédients qui sont habituellement associés à la dénomination de cette denrée par le consommateur », précise le ministère de l’économie dans un document sur le Made in France.
L’ONG Foodwatch, qui a beaucoup milité pour la suppression de ces drapeaux abusifs, se félicite de cette avancée. Elle pointe toutefois un bémol : « Malgré nos interpellations pour renforcer le texte au maximum, les sénateurs ont préféré entrouvrir une brèche. Ils ont ajouté une dérogation pour les matières premières qui ne peuvent pas être produites en France (comme le café ou le cacao) ou dont la production en France est trop faible. »
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Café, cacao… Combien de produits seront-ils exemptés ?
Un café provenant du Guatemala, mais torréfié dans l’Hexagone, pourrait continuer d’arborer une carte de France. Combien d’autres productions seront-elles concernées par ces dérogations ?
Tout dépend de ce que les pouvoirs publics entendront par filières « dont la production est manifestement insuffisante sur le territoire ». Un décret d’application doit définir ces filières et les modalités d’application de cette nouvelle disposition.
Il faudra attendre la publication de ce décret pour que les couleurs bleu-blanc-rouge disparaissent des emballages. Ce qui peut prendre un certain temps…
La mention « transformé en France » reste autorisée
Enfin, ce nouveau texte n’empêchera nullement les industriels de l’agroalimentaire à continuer d’utiliser le mot « France » dans leur discours marketing.
Comme dans notre exemple avec le jambon, les termes « cuisiné en France » ou « transformé en France » resteront autorisés, tant qu’aucun symbole français n’est affiché sur l’emballage… et à condition que l’allégation soit vraie, bien entendu.
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