Rechercher dans ce blog

Friday, September 17, 2021

Au secours! Mon enfant ne veut manger que des aliments blancs ou beiges - BLOG - Le HuffPost

SANTÉ - À l’occasion du “week-end des parents” qu’organisait l’université de ma fille, nous l’avons emmenée dîner dans un bistrot à l’extérieur du campus. Elle a commandé “le filet de saumon cuit au four avec ses épinards sautés, s’il vous plaît”.

J’en ai lâché le menu, ouvert des yeux comme des soucoupes et revu mes certitudes sur ce qu’avait fait ma fille depuis le début de ses études, deux mois plus tôt, parce que j’ai passé 18 ans à tenter de la pousser, parfois gentiment, parfois avec un désespoir croissant, à manger autre chose que des pâtes au beurre, un demi-bagel au fromage frais ou, sa passion, des minibretzels.

La perspective de manger du poisson la faisait frémir et la moindre allusion à des “légumes verts” comme les épinards était susceptible de déclencher ses larmes. Alors, qu’est-ce qu’elle nous faisait, là? Elle a haussé les épaules. “Ils servent parfois du saumon au restau U et tous mes amis en mangent. Tous le monde aime les épinards, ici.”

Vous avez envie de raconter votre histoire? Un événement de votre vie vous a fait voir les choses différemment? Vous voulez briser un tabou? Vous pouvez envoyer votre témoignage à temoignage@huffpost.fr et consulter tous les témoignages que nous avons publiés. Pour savoir comment proposer votre témoignage, suivez ce guide!

J’ai feint l’indifférence et changé de sujet mais, intérieurement, je me suis laissée aller à une petite danse de la victoire parentale. En contrepartie de frais de scolarité modiques dans une école d’art à 1500 kilomètres de chez moi, ma fille n’était plus la consommatrice d’aliments blancs la plus inflexible de la planète.

Votre enfant est programmé à agir de cette façon

Avant de m’extasier plus avant sur cette vision de ma progéniture qui enfournait des épinards dans sa bouche, revenons sur ces années de frustration face à une fille qui refusait tout ce qui n’était pas blanc. Et d’abord, pourquoi agissait-elle ainsi?

Eh bien, chers parents, vous savez déjà que les enfants sont agaçants pour de nombreuses raisons, y compris leur tendance à piquer des crises, leur amour pour les réveils plus que matinaux et, bien entendu, leur appétit sélectif. Seriez-vous soulagés si je vous disais que leurs préférences alimentaires sont quasiment inscrites dans leurs petites têtes d’ange?

L’Institut américain de la Santé indique que les bébés ont une “préférence innée pour le salé et le sucré, et qu’ils ont tendance à rejeter ce qui est acide ou amer.”

Devinez quoi? Ça va de mal en pis. “Passé leur premier anniversaire, les légumes commencent à avoir un goût très amer pour eux”, ajoute Alisha Grogan, ergothérapeute pédiatrique spécialisée dans les troubles alimentaires et le traitement sensoriel.

“À l’époque où les humains devaient chercher leur nourriture dans la nature, les papilles gustatives sensibles des enfants les empêchaient de manger quoi que ce soit de toxique.”

Même en grandissant, certains enfants restent des adeptes du sucré et du salé, bien souvent à l’exclusion de toute alimentation susceptible de… les nourrir. Plusieurs études ont montré qu’à partir de 3 ans, 6 à 50% des enfants font la fine bouche devant leur assiette, selon leurs parents.

Et si vous pensez qu’ils font ça rien que pour vous énerver, vous n’avez pas tort, tout au moins pour les plus jeunes. “C’est au cours de la petite enfance qu’un grand nombre d’entre eux commencent à exercer leur autonomie et à tester les limites”, remarque la pédiatre Dina Kulik. Ils se chargent non seulement de vous rappeler qui décide, mais se font littéralement plaisir à chaque bouchée beige ou blanche. “Les sucres simples sont faciles à manger, savoureux, et ils procurent un pic de dopamine, au même titre que certaines drogues”, ajoute-t-elle.

Votre enfant peut-il se contenter d’aliments beiges?

Se nourrir de pâtes et de pain, est-ce viable? Selon Dina Kulik, c’est préoccupant. “Le risque, avec un régime riche en amidon, c’est notamment de manquer de fer”, note-t-elle car même si de nombreux produits transformés à base de céréales sont enrichis, les enfants adeptes d’une alimentation blanche et beige présentent souvent des déficiences en fer, calcium, vitamine D et B12.

À court terme, en tout cas, le pronostic nutritionnel n’est pas catastrophique. D’après une étude, malgré de légères carences en zinc et en fer chez les mangeurs difficiles, leur consommation globale en macronutriments n’est pas dangereusement faible. Et nous connaissons tous un adulte qui se nourrit essentiellement d’aliments blancs et qui semble ne pas aller trop mal.

“Beaucoup d’enfants peuvent s’en sortir en se nourrissant exclusivement de glucides blancs, tant que c’est en quantité suffisante”, estime Alisha Grogan. “Les glucides sont souvent enrichis de toutes sortes de vitamines et de nutriments. Toutefois, des carences nutritionnelles sont à craindre en fonction du degré de sélectivité du régime.”

La seule chose à craindre

Dans le spectacle John Mulaney et les Kids, un garçon du nom d’Orson Hong chante: “Une assiette de pâtes nature avec un petit peu de beurre, c’est tout ce que je mangerai.” Ce cri du cœur évoque davantage une complainte qu’un hommage, et il ne fait aucun doute que le personnage est terrifié à l’idée d’ingérer autre chose que son traditionnel repas composé d’aliments blancs.

Pour Amanda Smith, directrice de programme à Walden Behavioral Care, la peur est au cœur du problème et il est essentiel que parents et enfants en aient conscience: “Certains enfants craignent les textures nouvelles ou de s’étouffer ou de vomir à cause de tel ou tel aliment. Il faut que les parents le comprennent, car cela peut devenir oppressant, effrayant et difficile pour l’enfant.”

«Les aliments vite cuisinés et la pression mise à un enfant pour qu’il mange à table peuvent rallonger la période durant laquelle il sera sélectif quant à la couleur des aliments qu’il mange.»

- Alisha Grogan, ergothérapeute pédiatrique

N’oubliez pas qu’une fois passé le stade de la petite enfance, c’est eux que cette alimentation concerne, pas vous. “Si un enfant plus âgé continue à manger des aliments blancs, ce n’est pas pour punir ou stresser ses parents”, affirme Alisha Grogan. “Pour lui, le fait de manger est éprouvant. Vous l’aiderez en n’en faisant pas… tout un plat et en évitant de cataloguer les aliments comme bons ou mauvais, sains ou nocifs.”

Voici ce que vous pouvez faire

“Je déconseille de se battre ou de négocier”, prévient Dina Kulik, qui engage plutôt à dire: ‘Voici ce que j’ai préparé. Si tu en veux, c’est très bien.’ “Dans le cas contraire, n’entrez pas dans le conflit. On a démontré qu’un enfant doit goûter un aliment plus de dix fois avant de se rendre compte qu’il l’aime bien. Si vous capitulez et proposez des glucides, non seulement il n’apprendra pas à essayer quelque chose de nouveau, mais il conservera sa peur et sa méfiance.”

“Les aliments vite cuisinés et la pression mise à un enfant pour qu’il mange à table peuvent rallonger la période durant laquelle il sera sélectif quant à la couleur des aliments qu’il mange”, souligne Alisha Grogan.

Dans des cas extrêmes, il est possible que l’enfant souffre d’un trouble de restriction ou d’évitement de l’ingestion d’aliments, caractérisé par “des aptitudes alimentaires très restrictives ou des schémas d’alimentation déséquilibrés”, précise Dina Kulik.

Elle cite des estimations selon lesquelles 5 à 14% des enfants hospitalisés dans des programmes destinés au traitement des troubles alimentaires et jusqu’à 22% des enfants suivant un programme ambulatoire seraient victimes de ce trouble. “Il s’agit d’une véritable maladie mentale dont ne souffre pas la grande majorité des enfants ne mangeant que des aliments blancs.”

“Si vous avez des inquiétudes, commencez par consulter le médecin de votre enfant”, conseille Amanda Smith. “Il saura quels facteurs médicaux sont susceptibles de jouer un rôle, vérifiera la courbe de croissance de l’enfant, son poids et ses signes vitaux et prescrira des analyses médicales.”

De même, soyez attentif à ce qui se passe au moment des repas. “Si votre enfant pique une crise ou s’effondre à la vue de nouveaux aliments dans ou à proximité de son assiette, ou bien s’il est pris de nausée ou de vomissements en présence d’aliments d’une couleur nouvelle ou différente, il peut s’agir de quelque chose de plus sérieux”, précise Alisha Grogan.

“Si votre enfant limite son alimentation à moins de vingt produits ou si vous remarquez des symptômes physiques liés à son régime, il vaut mieux consulter un professionnel de la santé”, recommande Sarah Appleford, nutritionniste clinicienne et spécialiste de la santé des enfants et des troubles alimentaires et intestinaux.

“S’il refuse de manger à la plupart des repas, s’il montre des signes d’angoisse ou de stress, s’il a des aptitudes alimentaires non développées ou une sensibilité particulière à la texture, la couleur, l’apparence, le bruit ou l’odeur, à table ou en dehors de la table, c’est qu’il ne s’agit pas d’une simple phase. Parmi les symptômes physiques figurent une croissance lente, la fatigue, la pâleur de la peau, des douleurs abdominales ou des troubles gastro-intestinaux comme la constipation.”

Les couleurs viendront

Comme toutes les autres calamités, ce problème est en augmentation, selon les spécialistes. “Nous voyons un nombre croissant d’enfants atteints de troubles anxieux, dont font souvent partie les comportements alimentaires très compliqués”, indique-t-elle. Mais ils abandonneront ce comportement en grandissant et gagneront en confiance à l’égard de la nourriture.”

“Il peut être particulièrement stressant pour les parents d’avoir un enfant qui ne mange que des aliments blancs, notamment quand il s’agit de participer à une fête ou un pique-nique”, reconnaît Alisha Grogan. “Mais les enfants, même les plus difficiles, peuvent apprendre à manger une multitude d’aliments de couleurs différentes.”

En attendant, suivez les conseils des spécialistes et accordez-vous (ainsi qu’à votre enfant) un peu de répit. Et commencez à économiser pour l’envoyer dans cette école d’art qui libérera ses papilles gustatives et le transformera en un gourmet se délectant d’aliments de toutes les couleurs d’ici quelques longues années.

Ce blog, publié sur le HuffPost britannique, a été traduit par Catherine Biros pour Fast ForWord.

À voir également sur Le HuffPost: Ce bébé ferait le bonheur des parents qui n’arrivent pas à faire manger leurs enfants

Adblock test (Why?)


Au secours! Mon enfant ne veut manger que des aliments blancs ou beiges - BLOG - Le HuffPost
Read More

No comments:

Post a Comment

FEMME ACTUELLE - Le top des aliments pour booster son immunité - Yahoo

le10sport.com F1 : Une écurie effraie tout le paddock Fernando Alonso s'apprête à effectuer ses grands débuts avec Aston Martin ce di...