"Manger ses émotions" : vous avez sûrement déjà entendu cette expression qui désigne le fait de se réconforter en mangeant, de faire face à une émotion négative grâce à la nourriture. Les enfants n'échappent à ce phénomène qui s'est amplifié lors du confinement.
"Pendant le confinement, l'alimentation a pris une place importante dans la vie des Français. (...) Les enfants ne mangeait plus à la cantine le midi et donc de nouvelles habitudes de prises alimentaires ont vu le jour. Les choix d'achats alimentaires ont été aussi différents, notamment plus d'achats d'aliments-réconforts", reconnaît Aurée Salmon-Legagneur, directrice d'études et de recherche au Credoc.
Un remède à l'ennui et au stress de la pandémie
Ces aliments-réconforts, tels que les bonbons, les sodas, les chips, les biscuits, les produits laitiers, les fruits secs ou les jus de fruits, ont bien souvent remplacé les compotes lors des goûters pris pendant le confinement.
Cette suralimentation émotionnelle est d'autant plus forte si l'enfant était confronté à l'ennui. Or, 53 % des parents d'enfants (*) ont constaté une hausse de l'ennui chez leur progéniture au cours du confinement.
Les parents ont également pu proposer un aliment-réconfort à leur enfant pour le calmer ou l'apaiser.
"Liés à la santé mentale et au stress, les choix alimentaires, la réactivité alimentaire et la suralimentation émotionnelle ont été les trois piliers de l'alimentation des enfants pendant le confinement", résume ainsi Aurée Salmon-Legagneur.
Des parents plus permissifs
L'augmentation du stress, causée en partie par la perméabilité entre leur vie professionnelle et personnelle, a entrainé une plus grande autonomie laissée à l'enfant chez 42% des parents (*). Ils se sont ainsi montrés plus permissifs, se laissant parfois influencer sur l'horaire des repas ou instaurant moins de limites.
La consommation en dehors des repas a par exemple été en hausse chez 36% des enfants (*).
(*) Source : Child behaviors, parental feeding practices and food shopping motivations during the COVID-19 lockdown in France : (How) did they change ? - questionnaires en ligne auprès de 498 parents d'enfants âgés de 3 à 12 ans, Kaat P. et al, Appetite, (2021)
... et plus de "fait maison"
Le confinement a-t-il eu un impact uniquement négatif sur l'alimentation des enfants ? Pas exactement puisqu'il s'est aussi accompagné d'une progression de la cuisine maison. "Les parents ont passé plus de temps à cuisiner avec leurs enfants", remarque Aurée Salmon-Legagneur.
On se souvient tous des pénuries de farines et d’œufs lors du premier confinement de 2020 et l'impression que tous les Français s'étaient mis à la pâtisserie et fabriquaient leur pain.
En conséquence, les enfants ont consommé moins de produits ultra-transformés souvent très sucrés.
Cette hausse de la préparation maison a également entraîné une réactivité alimentaire : la prise de repas suite à des signaux externes comme la vue des aliments ou les odeurs de cuisine, a ainsi progressé.
L'appétit et le plaisir alimentaire des enfants s'en est ainsi retrouvé augmenté et on les comprend : quoi de meilleur d'un bon plat maison ou une tarte toute chaude qui sort du four ?
Vie quotidienne | "Manger ses émotions" : gare aux aliments "doudous" - Le Dauphiné Libéré
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