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Monday, March 22, 2021

Vitamine D : contre la Covid, ampoule, aliment, où la trouver ? - Le Journal des Femmes

La vitamine D est essentielle au bon fonctionnement de notre organisme et pourrait jouer un rôle protecteur contre la Covid-19. Où la trouver ? Dans quels aliments ? Peut-on acheter en pharmacie ? Sans ordonnance ? Quel est le bon dosage ? Conseils.

[Mise à jour le lundi 22 mars à 11h35] La vitamine D est essentielle au bon fonctionnement de notre organisme. Durant les mois d'hiver, lorsque sa synthèse est naturellement réduite en raison du raccourcissement des jours, du moindre rayonnement du soleil et de l'exposition plus faible de la peau, les infections aiguës des voies respiratoires inférieures sont plus fréquentes, aussi bien chez les adultes que chez les enfants. "On pense que la vitamine D joue un rôle important dans la régulation du système immunitaire, et peut potentiellement protéger des infections. Sa supplémentation pourrait réduire l'incidence et les effets délétères de ces affections" estime l'OMS. En pleine épidémie de Covid-19, une nouvelle étude américaine réaffirme qu'une supplémentation en vitamine D pourrait protéger les personnes qui en manque de complications graves liées à l'infection par le virus Sars-CoV-2. Quand prendre de la vitamine D ? Quelles sont les sources de vitamines D ? Dans quels aliments en trouver ? Peut-on en acheter en pharmacie ? Conseils.

La vitamine D est une prohormone synthétisée dans le derme sous l'effet des ultraviolets du soleil soleil, puis transportée dans le foie et le rein où elle est transformée en hormone active. Elle permet l'absorption intestinale du calcium et participe à la santé osseuse. La vitamine D2 tout comme la vitamine D3 peuvent être apportés par l'alimentation

"La vitamine D joue un rôle essentiel dans la structure osseuse ; elle permet de lutter contre la déminéralisation et l'ostéoporose", explique le Dr Yves Fouré, médecin généraliste. En effet, la vitamine D est impliquée dans le fonctionnement du métabolisme osseux. Elle favorise l'absorption intestinale du calcium et du phosphore. Par son action, elle participe à la consolidation des os, à la bonne minéralisation des dents et au renforcement musculaire. La vitamine D3 (cholécalciférol) est la principale forme de vitamine D chez l'homme : elle représente 80 à 90% des apports en vitamine D (à laquelle elle est souvent assimilée). L'autre forme de la vitamine D est la vitamine D2 (ergocalciférol).

Plusieurs études ont mis en avant les bienfaits possibles d'une supplémentation en vitamine pour prévenir les formes graves de la Covid-19. La dernière en date est américaine. Elle a été menée par le Dr Sweta Chekuri, de l'Albert Einstein College of Medicine à New York auprès de 124 patients adultes à faibles niveaux de vitamine D, mesurés 90 jours avant leur hospitalisation pour Covid-19. Les chercheurs ont comparé les résultats des patients qui recevaient des suppléments d'au moins 1.000 unités de vitamine D par semaine à ceux qui n'avaient pas reçu de supplémentation. Résultat : les patients ayant reçu la supplémentation sont moins susceptibles d'avoir besoin d'une ventilation et ont un risque de décès réduit. En janvier 2021, 73 experts francophones et 6 sociétés savantes françaises réunis autour du Pr Cédric Annweiler, chef du service de Gériatrie au CHU d'Angers, et du Pr Jean-Claude Souberbielle, tous deux spécialistes de la vitamine D, appelaient à supplémenter en vitamine D la population française dans son ensemble, et pas uniquement les personnes âgées ou à risque de forme grave de COVID-19. "Un nombre croissant d'études scientifiques montrent que la supplémentation en vitamine D (sans remplacer la vaccination) pourrait contribuer à réduire l'infection par le SARS-CoV-2 ainsi que le risque de formes graves de COVID-19, de passages en réanimation et de décès" indique un communiqué de la Société française de gériatrie et de gérontologie qui soutient la démarche, publié le 19 janvier. Cette supplémentation devrait se faire avant l'infection par le virus ou dès son diagnostic. Selon ces scientifiques, la vitamine D aurait un effet sur la Covid-19 en :

  • modulant l'expression de l'ACE2, utilisé par le virus pour infecter les cellules humaines. 
  • régulant l'immunité cellulaire innée et adaptative via la production de peptides qui ont une activité antivirale et anti-inflammatoire.
  • prévenant l'hypovitaminose qui semble être un facteur de risque de forme grave de la Covid-19.

Le CHU d'Angers mène un essai clinique randomisé COVIT-TRIAL depuis décembre 2020 pour tester l'effet d'une très forte dose de vitamine D administrée dès le diagnostic de l'infection par rapport à une dose standard de vitamine D sur le risque de décès par Covid-19 chez les personnes âgées fragiles qui ont contracté l'infection. 10 hôpitaux français et Ehpad y participent. Les résultats sont attendus au cours des prochaines semaines.

Une étude espagnole publiée le 27 octobre 2020 dans le Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism a montré que parmi 216 personnes hospitalisées à cause du Covid-1982% présentaient un déficit en vitamine D. Ils n'ont pas trouvé de relation entre les concentrations de vitamine D ou une carence en vitamine et la gravité de la maladie, y compris la mortalité, mais ont estimé que de grands essais contrôlés randomisés sont "nécessaires pour définir précisément le rôle de la supplémentation en vitamine D dans les futures vagues de Sars-CoV-2".

Prendre de la vitamine D ne garantit pas de ne pas être infecté par le coronavirus.

→ Les données préliminaires de chercheurs norvégiens ont suggéré que les utilisateurs d'huile de foie de morue peuvent avoir un risque réduit de Covid-19 et un risque plus faible de maladies graves s'ils sont infectés. "Pour savoir si l'huile de foie de morue elle-même offre réellement une protection contre le Covid-19, une étude randomisée est nécessaire", explique Arne Søraas, médecin-scientifique au département de microbiologie de l'hôpital universitaire d'Oslo. L'étude sur l'huile de foie de morue comprendra au moins 70 000 participants, ce qui en fait l'une des plus grandes études cliniques jamais menées en Norvège. Au cours de l'étude, la moitié des participants prendront une dose quotidienne d'huile de foie de morue, tandis que l'autre moitié recevra un produit placebo. Cette étude sera partiellement financée par la société Orkla, productrice d'huile de foie de morue.

→ En avril 2020, une étude préliminaire publiée sur medrxiv a montré que les personnes carencées en vitamine D avaient 15% de risque supplémentaire de développer une forme sévère de la maladie Covid-19 et deux fois plus de risques de décès que les personnes qui ne sont pas carencées. Selon les auteurs, la vitamine D réduirait la gravité du COVID-19 en supprimant la tempête de cytokines (responsables du processus inflammatoire) chez les patients COVID-19. 

Attention : prendre de la vitamine D ne garantit pas de ne pas être infecté par le coronavirus.

Dans un communiqué dédié au confinement, l'Anses rappelait en avril 2020 "l'importance de veiller à un apport suffisant (en vitamine D) notamment pour les personnes âgées, les personnes à peau mate voire foncée et les femmes ménopausées". Chez ces personnes, le confinement peut avoir des conséquences sur la santé osseuse comme la diminution de la masse osseuse et ainsi un risque accru de fracture. 

→ En cas de confinement à domicile, a fortiori lorsqu'on ne dispose pas de jardin, la synthèse de vitamine D liée à l'exposition au soleil se trouve limitée. Il est possible de s'exposer au soleil depuis votre fenêtre ouverte.

Le recours aux compléments alimentaires contenant de la vitamine D peut exposer à des apports trop élevés, ce qui peut provoquer une hypercalcémie - taux élevé de calcium dans la circulation sanguine- entrainant la calcification de certains tissus, et ainsi avoir des conséquences cardiologiques et rénales. Une telle supplémentation doit se faire sur indication diététique ou médicale. 

Le dosage sanguin de la vitamine D a longtemps été prescrit pour vérifier la bonne assimilation du calcium par l'organisme, notamment chez des personnes souffrant de problèmes osseux et dentaires, et chez les personnes âgées. "Mais aujourd'hui, ce dosage est reconnu comme étant inutile par les études épidémiologiques. En fait, la grande majorité de la population est en déficit de vitamine D, donc ce dosage n'apprend pas grand-chose", explique le Dr Fouré. De fait, la Haute Autorité de Santé a produit un rapport en 2013 dans lequel elle souligne que l'utilité de ce dosage n'a pas été démontrée, dans la plupart des cas. 

La HAS recommande malgré tout le dosage dans ces cas :

  • suivi après une transplantation rénale,
  • suivi après une opération chirurgicale de l'obésité chez l'adulte
  • suivi chez la personne âgée sujettes aux chutes.
  • le dosage peut aussi venir en appui du diagnostic de rachitisme ou de décalcification osseuse, afin de mieux déterminer la cause de ces pathologies, ou encore pour vérifier l'efficacité de certains traitements, contre l'ostéoporose, notamment.

Le soleil reste la principale source de vitamine D

Une concentration sanguine en vitamine D inférieure à 20 nanogrammes par mL de sang est considérée comme insuffisante. La carence se définit quant à elle par un taux de vitamine D inférieur à 12 nanogrammes par mL de sang. Une carence en vitamine D peut entraîner

  • Une perte osseuse (liée à une anomalie du développement de l'os) et une augmentation de sa fragilité à l'origine d'un rachitisme et de fractures. Cette diminution de la masse osseuse favorise le risque de fracture. Ce risque est particulièrement élevé lorsque la pratique physique est réduite ou inexistante. 
  • Des douleurs et une faiblesse musculaire peuvent provoquer des chutes chez les personnes âgées.
  • Une carence en vitamine D peut également entraîner un état de fatigue.

L'insuffisance en vitamine D est très fréquente en France métropolitaine, surtout à la fin de l'hiver et au début du printemps. Selon l'Étude Nationale Nutrition Santé (2012), 80 % des Français seraient concernés. Plusieurs études ont montré que les femmes françaises âgées de plus 50 ans seraient les Européennes les plus carencées en vitamine D. Les déficits sévères sont quant à eux plus rares (environ 5 %) et touchent plus souvent les personnes âgées. "Il faudrait supplémenter toutes les femmes à partir de l'âge de 50 ans, et tout le monde à partir de l'âge de 75 ans. Cela est d'autant plus nécessaire pour les personnes alitées, en Ehpad par exemple", ajoute le Dr Fouré.

Selon l'Anses, le risque de carence en vitamine D est plus élevé chez certaines personnes :

  • les personnes âgées
  • les personnes à la peau mate ou foncée, pour qui la synthèse de la vitamine D via l'exposition au soleil est moins efficace,
  • les femmes ménopausées, dont le bouleversement hormonal peut entraîner une déminéralisation osseuse, ce qui accroît le risque de fracture. 

Chez l'adulte, l'alimentation contribue à 10 à 20 % des réserves en vitamine D, et cette proportion est vraisemblablement encore plus faible chez l'enfant, indique l'OMS. "Le soleil reste la source la plus riche" confirme notre interlocuteur. On trouve cette vitamine principalement dans l'huile de foie de morue "mais il faudrait en absorber des litres et des litres pour avoir un apport satisfaisant".  

Les aliments les plus riches en vitamine D sont : 

  • Les poissons gras comme le hareng, la sardine, le saumon ou le maquereau (vitamine D3) (deux portions par semaine)
  • Les abats, particulièrement le foie
  • Le jaune d'œuf
  • Les produits laitiers, notamment ceux enrichis en vitamine D
  • Le beurre et la margarine
  • Le fromage
  • La viande.

L'Anses rappelle qu'il est important de varier et d'équilibrer notre alimentation tout au long de l'année et de consommer régulièrement ces aliments pour couvrir ses besoins journaliers en vitamine D. Le bon repère : consommer deux portions de poissons par semaine, dont une portion de poisson gras. Préférez idéalement le poisson frais, mais si cela n'est pas possible, misez sur les conserves de sardines, harengs, maquereaux au naturel. 

Un surdosage peut avoir des conséquences néfastes pour le coeur et les reins. 

La dose recommandée est d'une ampoule de 100 000 unités tous les deux mois, pendant les périodes de faible ensoleillement (ou 600 à 800 unités par jour). Généralement on en prend une à l'entrée de l'hiver et une autre au début du printemps. "Paradoxalement, un surdosage en vitamine D peut entraîner une fragilisation des os", indique Yves Fouré. C'est ce qu'on appelle l'hypervitaminose. "Le recours aux compléments alimentaires contenant de la vitamine D peut exposer à des apports trop élevés, ce qui peut provoquer une hypercalcémie - taux élevé de calcium dans la circulation sanguine- entraînant la calcification de certains tissus, et ainsi avoir des conséquences cardiologiques et rénales", complète l'Anses sur son site internet dans son article du 17 avril 2020. Dans tous les cas, le recours aux compléments alimentaires doit se faire sur indication diététique ou médicale.

Le soleil et ses rayons ultraviolets constituent LA source principale de vitamine D. " La vitamine D est synthétisée par la peau sous l'action du soleil ; mais attention, une exposition prolongée aux UV augmente le risque de cancer de la peau ", met en garde le Dr Fouré. 

Au printemps, une exposition au soleil de 15 à 20 minutes des mains, des avant-bras et du visage assure l'apport journalier en vitamine D.

→ La vitamine D peut être achetée sous forme de compléments alimentaires, sans ordonnance, en pharmacie (ou en magasins bio) "mais la teneur est limitée puisqu'elle correspond à la réglementation du complément alimentaire" indique le pharmacien Julien Tison.

→ La vitamine D peut aussi s'acheter sur ordonnance, sous forme de médicaments avec une concentration plus élevée (comme pour le ZymaD®, le ZymaDuo®, les ampoules Uvedose ou en sirop).

Des études ont mis en évidence le rôle bénéfique potentiel de la vitamine D sur le système immunitaire pour contrer l'épidémie actuelle ce qui a entraîné une hausse de sa consommation dans la population. Attention, alerte le CHU de Lille le 29 janvier : "Le surdosage en vitamine D est toxique, les risques sont multiples : nausées, fatigue, risques osseux, convulsions, coma. Soyez vigilant et ne consommez pas de compléments en vitamine D sans en parler à votre médecin. Les produits disponibles sur Internet peuvent être très dangereux !"

Ces professionnels recommandent : 

  • si vous êtes une personne à risque ou si vous êtes testé positif au Covid-19, n'hésitez pas à discuter d'un supplément en vitamine D avec votre médecin traitant,
  • si le médecin traitant juge cela nécessaire, il prescrira un supplément en vitamine D sous forme d'ampoule. Un traitement fiable, sur ordonnance et remboursé par la Sécurité Sociale.

Merci au Dr Yves Fouré, médecin généraliste et à Julien Tison (propos recueillis le 3 février 2021).

Sources :

- "Actualité, Confinement : Assurer un apport suffisant en vitamine D grâce à l'alimentation", Anses, publié le 17 avril 2020.

- Supplémentation en vitamine D visant à améliorer les effets du traitement chez les enfants atteints d'infections respiratoires. Fondements biologiques, comportementaux et contextuels. OMS. Avril 2011. 

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