Comme elle, 250 étaient inscrits mardi pour recevoir - sur présentation de leur carte d'étudiant - un repas cuisiné et un sac de courses au Bar Commun, un local associatif près de la Porte de la Chapelle. De quoi faire face à tous les types de précarité qui rendent leur vie plus difficile, au jour le jour, depuis le début de la pandémie.
Etudiante en archéologie à Bordeaux, Diane est arrivée à Paris le mois dernier pour un stage. Sa rémunération couvre à peine le coût de son loyer et il ne lui reste "pas grand-chose, voir rien pour vivre", dit-elle. La jeune fille blonde vient pour la première fois chercher un colis dans le nord de Paris. "A 23 ans c'est sûr que je ne m'imaginais pas faire la queue", confie-t-elle anonymement à l'AFP, les yeux bleus embués de larmes.
Pendant que des bénévoles s'activent encore dans la salle, des dizaines d'étudiants attendent dehors. "Elle s'allonge de jour en jour", constate un riverain, évoquant la file d'étudiants qui s'agglutinent au croisement des rues Championnet et des Poissonniers.
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Dans leur sac en toile, les jeunes hommes et femmes récupèrent pommes de terres, oignons, poires, pâtes, oeufs, farine ou protections hygiéniques. "Tout est bio", assure Julien Meimon, fondateur de l'association Linkee, qui organise la distribution.
Rémi Bertault, 21 ans, étudiant en musicologie enveloppé dans un grand manteau kaki, montre le contenu du sac reçu: "ça va faire trois ou quatre repas, ce n'est pas négligeable, ce serait vraiment compliqué sans".
A 25 ans, Matthieu est en master de langues étrangères appliquées et vient pour la cinquième ou sixième fois chercher un sac d'aliments. Ses parents gagnent peu d'argent, raconte-t-il sans dévoiler son identité. Lui-même aide parfois sa mère, quand il le peut.
"Parfois on se sert la ceinture, avec des portions plus petites, explique-t-il. Je ne saute pas de repas sinon je finis par terre mais au lieu de me resservir et de finir la casserole de pâtes, j'en garde pour le repas du lendemain. Donc forcément les repas (distribués) comme ça, ça nous aide".
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Aliments distribués aux étudiants: "A 23 ans, je ne m'imaginais pas faire la queue" - L'Express
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