Les produits alimentaires ont augmenté de 14,5% en un an. Et ce n'est pas fini préviennent les professionnels de la grande distribution et de l'industrie agroalimentaire qui table sur une nouvelle hausse de 10% dans les prochaines semaines. L'édito de Dominique Delpiroux.
Le pire n’est jamais certain. Déjà, les consommateurs étaient estomaqués, de voir que dans leur supermarché, les prix ont valsé vers les sommets. Désormais, on y regarde à deux, trois ou quatre fois, avant d’acheter un chou-fleur rabougri ou une boîte dont les œufs valent de l’or. En une année, nous avons attrapé des réflexes de grigous, bien obligés.
Eh bien, nous promet-on, vous n’avez encore rien vu : l’inflation va s’accélérer, en mars, en avril et en mai. Et peut-être qu’en juin, cela se calmera, mais rien n’est sûr ! La main sur le cœur, les patrons de grands groupes de distribution viennent nous avertir que les prix vont flamber, mais que ce n’est pas de leur faute. Et on accuse, en vrac, le coût de l’énergie, des transports, des matières premières, voire l’augmentation des salaires (ah bon ? où ça ?) qui justifient ces hausses tous azimuts. Qui, au final, seront bel et bien répercutées sur le dernier maillon de la chaîne, le consommateur. Dont le panier est, mécaniquement, de plus en plus léger.
Voilà des décennies qu’on n’avait pas connu une telle inflation. Avec sans doute un double effet, puisqu’on nous promet cette rebelote au printemps. Avec quelles conséquences ?
C’est sur l’alimentation que les choses seront le plus compliquées. Une partie de nos concitoyens, qui vivent décemment, n’ôteront pas grand-chose dans leur chariot de courses, quitte à rogner sur les loisirs ou les vacances.
En revanche, pour d’autres qui voient leurs tickets de caisse plomber leur budget, ce sera compliqué de bien manger. On le voit notamment avec le coup de froid sur le bio. Ses producteurs eux aussi subissent les effets de la crise et leurs coûts s’envolent. Mais les ventes, qui ne cessaient de progresser, stagnent, voire reculent, car le bio reste plus cher que les produits ordinaires. On le sait : les clients se rabattent aujourd’hui vers les "marques distributeurs", à petits prix, mais pas forcément au top question diététique ou respect de l’environnement. Bref, les Français mangent moins bien, moins bon, et peut-être même, pour les plus pauvres, moins tout court. Et ce n’est pas une bonne nouvelle pour leur santé, car les aliments trop bon marché sont ceux qui contiennent le plus de sucres, de sel, de graisses, et nous mijotent diabète, obésité ou cholestérol. À l’heure d’un salon de l’agriculture qui montre le meilleur de ce que peut produire notre pays, c’est un peu triste.
Ce qui est encore plus triste, c’est de voir que les Restos du Cœur et autres Banques alimentaires tournent à plein régime, comme jamais. Le nombre de leurs bénéficiaires a triplé en dix ans. Ces derniers mois, ils ont accueilli une vague de nouveaux démunis. Au printemps, faut-il redouter un tsunami ?
Flambée des prix alimentaires : panier léger - LaDepeche.fr
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