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Wednesday, November 30, 2022

Comment apprendre à décrypter les étiquettes alimentaires ? - Marie Claire

Les aliments ultra-transformés, c'est-à-dire les aliments ayant subi d'importantes transformations et/ou des ajouts d'additifs via des procédés industriels, représentent une bonne partie des denrées vendues en supermarchés. Il s’agit des plats tout prêts, des biscuits apéritifs, des sodas… mais aussi de certains types de soupes, de poêlées de légumes, de yaourts aux fruits, de céréales : des aliments qui semblent plutôt sains de prime abord, mais qui ne le sont pas tant que ça en réalité.

Plusieurs études publiées en France et à travers le monde suggèrent que ces aliments aux qualités nutritionnelles quasi-nulles ne sont pas sans conséquences pour la santé. Leur consommation est associée à des risques plus élevés de maladies cardiovasculaires, coronariennes et cérébrovasculaires.

Bien sûr, ce n’est pas parce que l’on craque de temps en temps sur un paquet de chips, que l’on développera forcément une pathologie grave par la suite. Ce qui pose problème, c’est plutôt de manger des aliments ultra-transformés trop souvent, et en trop grande quantités. 

“Les aliments ultra-transformés ont leur place au sein d’une alimentation équilibrée, mais de façon limitée, confirme Marie-Anne Talleux, Responsable Développement Programme Weight Watchers. Il ne faut pas les bannir totalement car ce sont aussi des sources de plaisir, mais mieux vaut réduire leur consommation et s’habituer à en glisser de moins en moins dans son panier de courses”. 

Mais pour ça, encore faut-il savoir les identifier. Comment ? En apprenant tout simplement à lire les étiquettes alimentaires, où sont condensées toutes les informations permettant d’évaluer concrètement la qualité globale d’un produit

Vidéo du jour :

La liste d'ingrédients, la donnée à scruter pour y voir plus clair

Les emballages des produits alimentaires sont souvent recouverts de mentions en tout genre, justifiant de leurs supposées qualités nutritionnelles : “à teneur réduite en sel”, “sans sucres ajoutés”, “riche en vitamine C”…

“Ces allégations donnent des informations intéressantes et sont encadrées par des règlements stricts qui garantissent leur fiabilité”, assure Marie-Anne Talleux. Ce ne sont donc pas des mensonges, mais disons qu’elles ne représentent qu’une partie de la vérité... Car rien n'empêche un aliment estampillé "source de fibres" ou même labellisé "bio" d’être par ailleurs un aliment ultra-transformé. À elle seule, une allégation ne garantit donc pas forcément que le dit-produit soit 100% bénéfique pour la santé.

Idem pour le fameux Nutri-Score : bien que pertinent dans bon nombre de cas, ce système d'étiquetage mis en place par le gouvernement français en 2017 est accusé d’induire les consommateurs en erreur, à cause de produits ultra-transformés parfois récompensés d’un A ou d’un B.

Alors à quelles informations peut-on vraiment se fier ? Et comment s’assurer de la qualité réelle d’un produit alimentaire ? En allant jeter un coup d'œil du côté de la liste des ingrédients, meilleur indicateur indirect de la qualité globale d’un produit.

“La liste des ingrédients correspond à la composition détaillée du produit en question, explique Marie-Anne Talleux. Il s’agit d’une information obligatoire pour la grande majorité des produits alimentaires, à l'exception de certains aliments bruts comme les fruits et légumes frais, le vinaigre, certains produits laitiers, l’eau, le lait, la farine, le sucre”. Avec elle, pas de raccourcis possibles : absolument tous les ingrédients que nous sommes susceptibles d’avaler y sont mentionnés noir sur blanc.

“La liste des ingrédients est aussi finalement plus simple à comprendre que le tableau de valeurs nutritionnelles où figurent la valeur énergétique, la quantité des matières grasses, d’acides gras saturés, de glucides, de sucres, de protéines et de sel (une autre information obligatoire devant figurer sur les emballages alimentaires, ndlr), note Marie-Anne Talleux. Sans être un.e expert.e en nutrition, il est difficile d’en tirer de vraies conclusions”. 

Ce qu’il faut savoir sur la liste d'ingrédients pour bien la comprendre 

  • L’ordre des aliments n’est pas choisi au hasard 

"La liste des ingrédients qui composent le produit est établie dans l'ordre décroissant de leur importance en termes de poids ou de volume”, explique Marie-Anne Talleux. Ce qui signifie donc que le premier ingrédient à être mentionné est celui qui est présent en plus grande quantité dans le produit fini. Analysant un pot de sauce pesto en bocal acheté en supermarché, notre experte constate que le premier ingrédient indiqué est de l’huile tournesol. "Cela nous indique immédiatement qu’il s’agit d’un produit assez riche en matières grasses", analyse Marie-Anne Talleux. Ce qu’aurait dû contenir un pesto plus “noble” ? De l’huile d’olive à la place de l’huile tournesol - bien plus intéressante d’un point de vue nutritionnel -mais aussi et surtout du basilic en première position, s'agissant a priori de l’ingrédient central d’un pesto. 

  • Plus c’est court, plus c’est bon 

Une autre règle simple à retenir : plus la liste d'ingrédients est courte, plus la composition du produit est simple, et donc saine pour la santé. Au contraire, plus la liste d'ingrédients est longue, plus il y aura de chances que le produit ait été transformé et contienne une ribambelle d’additifs. Reprenant le même pot de sauce pesto, Marie-Anne Talleux remarque une liste d’ingrédients à rallonge, composés de termes obscurs comme “perméat de lactosérum”, “correcteurs d'acidité”... “En bref : des produits que l’on ne pourrait pas retrouver dans son réfrigérateur ou dans ses placards et qui prouvent donc que ce pesto a de grandes chances d’être un produit ultra-transformé", ajoute l’experte.

  • Les additifs ne sont pas tous à mettre dans le même panier

Quand la liste est longue, c’est que les additifs sont nombreux. D’un point de vue légal, tous les additifs et leurs fonctions doivent être indiqués sur l’étiquette du produit, soit par leur nom complet, soit sous la forme d’un code. Celui-ci commence toujours par la lettre E, suivie d’un nombre qui indique son rôle : de 100 à 199 pour les colorants ; de E200 à 299 pour les conservateurs ; de 300 à 399 pour les antioxydants ; de 400 à 499 pour les agents de texture… et ainsi de suite pour les acidifiants, les exhausteurs de goût, les agents de sapidité, les édulcorants et les amidons modifiés. 

"Les additifs peuvent faire peur mais il ne faut pas tous les diaboliser, nuance Marie-Anne Talleux. L’E300, par exemple, correspond à la vitamine C et est considéré comme inoffensif pour notre santé".

Toutefois, d'après les études compilées par l'association UFC-Que Choisir, sur plus de 300 additifs autorisés, 87 d’entre eux seraient à éviter ou peu recommandables. Parmi les plus néfastes pour la santé : les nitrates et nitrites (E249, E250, E251, E252). Ces conservateurs présents dans les charcuteries sont associés à un risque plus important de cancer du côlon. Les caramels élaborés au moyen d’ammoniaque ou de sulfite d’ammonium (E150c, E150d) sont pour leur part accusés de contenir des substances immunotoxiques à forte dose, et d’être cancérigènes.

Quant aux colorants azoïques (E102, E104, E110, E122, E124, E129), souvent présents dans les confiseries, ils pourraient contribuer à l’hyperactivité chez l’enfant.

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