Des pesticides dans l’eau, dans la nourriture…. Il n’est pas rare que l’actualité soit émaillée de problématiques liées à des produits chimiques dangereux, voire interdits. Régulièrement, des associations environnementales montent au créneau, tout comme certaines communes qui n’hésitent pas à prendre le problème à bras le corps en interdisant l’usage de pesticides, comme dans les villes d’Arcueil et de Cachan, dans le Val-de-Marne.
Mais qu’en est-il réellement dans notre quotidien ? C’est l’objet de l’étude publiée par Santé Publique France, le 16 décembre 2021.
Si la population est généralement moins exposée aux pesticides, il n’en demeure pas moins que « certaines substances pourtant interdites aujourd’hui conduisent encore à des expositions non négligeables », décrit l’organisme.
PCB, glyphosate & co
Ce résultat est issu de la vaste enquête de biosurveillance Esteban qui avait déjà fait l’objet de deux autres publications : l’exposition de la population au plomb et aux objets du quotidien.
Pour parvenir à ces conclusions, Santé Publique France a mené l’enquête auprès de 2 503 adultes et 1 104 enfants pour lesquels différents examens ont été réalisés (prise de sang, tests urinaires, stock de cheveux….).
Il en ressort que, si l’exposition est similaire à certains pays étrangers, et moins importante du fait de la règlementation, des pesticides normalement interdits sont toujours présents dans l’environnement et l’alimentation. Ceux-ci sont variables en fonction des substances.
Ainsi, les adultes sont davantage exposés au PCB que l’on peut retrouver « dans certains réservoirs comme les sédiments marins ou de rivière », indique l’ANSES, mais aussi dans certains aliments riches en graisse, comme certains poissons gras ou le beurre.
L'alimentation constitue donc la principale voie de contamination de la population générale.
Les enfants, eux, sont davantage exposés au DMTP et aux pyréthrinoïdes (que l’on retrouve notamment dans les répulsifs contre les moustiques).
Autre constat marquant : la présence de lindane, un pesticide interdit depuis 1998, « quantifié chez presque 50% de la population des adultes ou des enfants ».
Quant au glyphosate, il est observé chez moins de 20% de l’échantillon testé.
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L’alimentation : une variable non négligeable
En fonction des habitudes alimentaires de chacun, l’exposition à ces substances diffère. Par exemple, on retrouve du PCB chez les personnes qui ont consommé des œufs ou des matières grasses. Même chose pour celles qui consomment de la viande.
En revanche, ceux qui consomment des produits issus de l’agriculture biologique ont moins de risques d’être exposés aux pyréthrinoïdes.
La consommation de tabac ainsi que l’utilisation d’insecticides domestiques (antiparasitaires sur les animaux domestiques, ceux contre les acariens et ceux contre les insectes volants) peuvent contribuer également à cette exposition.
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Que faire pour être moins exposé ?
Manger bio, utiliser correctement un insecticide et bien aérer sa maison semblent être, selon l’instance, des solutions pour limiter cette exposition.
« Afin de diminuer certaines concentrations, nos résultats suggèrent d’adopter une consommation alimentaire variée intégrant des produits de l’agriculture biologique. Mais également de respecter les conditions d’utilisation des insecticides au domicile et d’aérer régulièrement son intérieur », indique Clémence Fillol, responsable de l’unité surveillance des expositions de Santé Publique France.
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Pesticides : certains sont interdits mais se trouvent toujours dans nos aliments - actu.fr
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