Durant les dernières décennies, les habitudes alimentaires se sont modifiées dans le sens d’une augmentation de la consommation d’aliments ultra-transformés, qui contribuent désormais grandement aux apports énergétiques dans de nombreux pays. Ces aliments n'ont plus grand-chose à voir avec les matières premières dont ils sont issus en raison d’intenses transformations physiques, chimiques ou biologiques par des procédés industriels, de même que l'ajout d'additifs et/ou ingrédients qui ne sont pas utilisés en cuisine à la maison. C'est pourquoi depuis quelques années, les études suggérant qu'une consommation excessive de ce type d’aliments a des effets délétères pour la santé s’accumulent.
Plusieurs recherches ont ainsi mis en avant des associations entre la consommation d’aliments ultra-transformés et un risque accru de dyslipidémies, d’hypertension artérielle mais aussi de surpoids et d'obésité. Ce dernier lien vient d'être une nouvelle fois mis en avant dans une étude menée par des scientifiques du Centre international de recherche sur le cancer, en collaboration avec des chercheurs de l'Imperial College de Londres et de l'Université de São Paulo. Publiée dans « Clinical Nutrition », celle-ci révèle qu'une consommation élevée d'aliments ultra-transformés était associée à un gain de poids corporel significativement plus élevé sur 5 ans, donc à un risque plus élevé de surpoids ou d'obésité.
Aliments ultra-transformés : de quoi parle-t-on ?
Les chercheurs ont considéré des aliments comme « ultra-transformés » selon la classification NOVA qui catégorise les aliments selon quatre groupes, en fonction de leur degré de transformation : aliments peu ou pas transformés, ingrédients culinaires, aliments transformés et aliments ultra-transformés. « En règle générale, ces aliments sont produits en série et emballés. Les exemples incluent le pain, les céréales de petit-déjeuner sucrées, les biscuits, les boissons gazeuses, les collations emballées sucrées ou salées, les soupes et nouilles instantanées, la viande transformée ou produits à base de viande reconstituée et certains plats préparés industriellement. », explique l'équipe scientifique.
Les chercheurs ont examiné les données de près de 350 000 personnes âgées de 25 à 70 ans issues de neuf pays européens participant à l'étude « European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition ». Les régimes alimentaires des participants ont été évalués au moment du recrutement par des questionnaires diététiques, et les aliments et les boissons ont été classés à l'aide du système de classification NOVA. Les chercheurs ont estimé les associations entre la consommation d'aliments ultra-transformés, le changement de poids corporel et le risque relatif de devenir en surpoids ou obèse sur une période de 5 ans. Pour estimer ce risque, un calcul de leur indice de masse corporelle ou IMC a été utilisé.
Un risque que l'on soit de poids normal ou en surpoids
L'analyse montre qu'une consommation plus élevée d'aliments ultra-transformés était bien associée à un gain de poids sur 5 ans. Par rapport au quintile le plus bas, le quintile le plus élevé d'une telle consommation était associé à un risque 15% plus élevé de devenir en surpoids ou obèse chez les participants ayant un poids normal au recrutement, et à un risque 16% plus élevé de devenir obèse chez ceux qui étaient en surpoids au recrutement. « Ces résultats soutiennent la mise en place de campagnes de santé publique visant à remplacer ces aliments par des alternatives moins transformées, pour la prévention de l'obésité et la gestion du poids dans la population.», concluent les chercheurs.
A noter qu'en France, les recommandations nutritionnelles publiées récemment par Santé publique France en 2019 conseillent de limiter la consommation d’aliments ultra-transformés et de privilégier les aliments bruts ou peu transformés. Ces recommandations sont essentielles pour atteindre l’objectif que s’est fixé le Haut Conseil de la Santé publique : réduire de 20% la consommation d’aliments ultra-transformés en France d’ici à 2022. Pour parvenir à faire le tri dans les rayons des supermarchés, les consommateurs peuvent utiliser des applications gratuites comme celle d’Open Food Facts ou guetter l'apposition du logo « Nutri-Score » sur les emballages. Selon le site « Manger Bouger », environ 80% des aliments ultra-transformés sont classés C, D ou E au Nutri-Score.
La consommation d'aliments ultra-transformés est bien associée à l'obésité chez l'adulte - Santé Magazine
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