Cet article est issu du magazine Sciences et Avenir - Les Indispensables n°205 daté avril/ juin 2021.
Sciences et Avenir - Les Indispensables : L'offre alimentaire a-t-elle un impact sur le comportement des consommateurs ?
Caroline Méjean : Nous avons mené une étude auprès de 409 ménages de la Métropole de Montpellier pour savoir si le paysage alimentaire, c'est-à-dire l'ensemble des lieux où il est possible de se procurer des aliments, modifiait le panier. Et nous avons constaté que les personnes disposant d'un marché à moins de 1000 mètres de chez elles consommaient nettement plus de fruits et légumes. Nous espérons que ce constat guidera les politiques urbaines, en incitant à mettre en oeuvre des actions appropriées pour améliorer le paysage alimentaire des villes et combler les "vides alimentaires".
Le développement de distributeurs en circuit court des produits de saison peut-il aussi changer la donne ?
Il faut savoir que trois Français sur quatre font encore leurs courses en hyper ou supermarché. Même si les produits de saison présentent de meilleures qualités nutritionnelles, le développement des lieux de distribution alternatifs tels que les Amap (Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne), qui permettent de vendre directement des produits frais fermiers dans les points relais en ville, ne concernent que trop peu de personnes pour que l'on note un changement. Les consommateurs s'approvisionnant exclusivement en circuit court et de saison sont très rares.
Est-ce que bien se nourrir coûte cher ?
Des travaux européens ont clairement démontré que les aliments pauvres en nutriments sont moins chers. En règle général, plus ils sont défavorables à la santé, moins ils coûtent ! Par ailleurs, parmi les produits ultratransformés, ceux qui comportent des allégations nutritionnelles telles que "allégés" ou "enrichis en vitamines" affichent des prix supérieurs aux autres. Ces arguments "santé" sont pourtant discutables ! Quant au panier bio, il reste plus cher, même si l'écart de prix tend à se réduire.
INTERVIEW. "Plus les aliments sont défavorables à la santé, moins ils sont chers" - Sciences et Avenir
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